Communiqué de presse

Angers, le 27 avril 2009

Agression au bar gay l'Autoreverse de Laval
Quazar et la victime demandent le renvoi des quatre jeunes catholiques devant le tribunal correctionnel

Samedi 25 avril, aux environs de 0h35, quatre jeunes, se réclamant du Mouvement de la jeunesse catholique de France (MJCS), se sont livrés à des actes de provocation sur la devanture du bar gay l'Autoreverse, en plein centre-ville de Laval. En plus des propos homophobes qu'ils ont proférés, ils ont violemment frappé le patron du bar.

En retraite-formation dans la région, ces quatre jeunes, issus d'une mouvance intégriste catholique de la jeunesse, sont venus coller sur la vitrine du bar des affiches de leur mouvement indiquant: «Porno ras-le-bol» et «Avortement, Mariage homo, Eutha-Nazi, l'État français a le regret de vous faire part du décès de la famille». Cette dernière étant illustrée d'un cercueil. Lorsque le patron du bar est sorti et leur a demandé de retirer ces affiches, il s'est fait insulter: «Va crever, PD».

Prenant la fuite, un des jeunes a été rattrapé par le patron du bar dans une rue voisine. Alors qu'il comptait le remettre à la police, qui avait été alertée par une cliente, le patron du bar a été frappé par derrière par les autres jeunes venus l'agresser. Il a réussi à se défendre mais il a reçu des coups en plein visage. Comme si cela ne suffisait pas, un des jeunes agresseurs est revenu en courant lui décocher un violent coup de poing à nouveau au visage, au point que la victime est tombée à terre et que ce jeune s'en est cassé le bras. De nouvelles insultes ont été lancées à l'encontre de la victime: «Tu vas crever du sida, PD»

Les clients sont intervenus et ont porté secours à la victime. Ils ont ramené au bar le jeune qui avait stoppé dans sa fuite. La victime souffre de l'os de la pommette, de contusions et d'une plaie au niveau de l'arcade sourcilière nécessitant deux points de suture.

Très rapidement interpellés par la police, les quatre jeunes ont nié avoir ciblé ce bar gay.

Le patron du bar est allé déposer plainte au commissariat contre les quatre jeunes pour les faits discriminatoires liés à son orientation sexuelle dont il a été victime, et pour entrave à l'exercice normal de son activité économique. Il a également porté plainte contre le Mouvement de la jeunesse catholique de France. Pourtant, il apprenait samedi après-midi, que le parquet de Laval avait décidé que les quatre jeunes seraient seulement convoqués le 27 mai, pour un simple rappel à le loi.

L'association Quazar est atterrée que de pareils actes de violence et propos homophobes puissent être perpétrés et tenus dans une ville comme Laval, où l'Autoreverse et son patron sont particulièrement intégrés.

Quazar salue la rapidité et l'efficacité de l'intervention de la Police nationale dans cette affaire.

Quazar dénonce la décision du parquet de Laval de n'infliger aux auteurs de cette agression qu'un simple rappel à la loi. Il s'agit d'un mépris envers la victime et les homosexuels présents qui devraient accepter de se laisser provoquer, de se faire agresser et insulter sans mot dire. Que n'auront pas décidé au parquet s'il s'était agit d'actes racistes ou antisémites ?

A l'étude de la plainte de la victime, et en accord avec celle-ci, Quazar va saisir le procureur de la République de Laval et le pôle anti-discrimination pour que ces jeunes soient renvoyés devant le tribunal correctionnel et répondent de leurs actes condamnables.

En prenant cette décision, le parquet a minimisé les faits et volontairement méconnu l'existence d'au moins trois circonstances aggravantes. Or, en matière de procédure pénale, l'existence d'une seule de ces circonstances doit automatiquement entraîner le renvoi des mis en cause devant le tribunal correctionnel. Il est ainsi totalement avéré que l'infraction a été commise en réunion (les quatre jeunes), que des propos et injures homophobes ont été proférés en public, qu'il a été fait usage à cette occasion d'éléments matériels (affiches) et que la victime a subi un préjudice corporel.

Au regard de la gravité des violences et des propos homophobes tenus, Quazar demande à Guillaume Garot, député-maire de Laval, et Eric Pilloton, préfet de Mayenne, de condamner avec la plus grande fermeté ces actes, et de tout mettre en œuvre pour que leur concitoyens ne considèrent plus les lesbiennes, les gays, les bi et les personnes trans comme des sous-citoyens, sans aucun droit.

Enfin, Quazar et la victime vont saisir Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval, à propos de cette culture de haine que certains catholiques pratiquent envers les homosexuels, à l'exemple de ces quatre jeunes. Nous lui demanderons qu'elles paroles il compte faire entendre au nom de la foi qui est la sienne et qui sert de justification à des actes et des propos violents et haineux.