Angers, le 24 novembre
2009
La lutte contre les violences faites aux femmes, Grande
cause nationale 2010
Les lesbiennes et les femmes trans, des femmes doublement violentées et
discriminées
A la veille de la Journée
internationale du 25 novembre, le gouvernement a annoncé que la Grande
cause nationale 2010 serait la lutte contre les violences faites aux
femmes.
Quazar s'en réjouit et demande que les lesbiennes et les femmes trans,
des femmes doublement violentées et discriminées, en raison de leur
genre d'abord, de leur orientation sexuelle et de leur identité de
genre ensuite, soient prises en considération.
A cette fin, Quazar demande que des associations LGBT puissent faire
partie du comité de pilotage de la Grande cause 2010 pour porter
suggestions et expertises dans le but de combattre les violences faites
à toutes les femmes.
Jessica et Virginie, de Segré (49), et Cynthia et Priscilla, d'Épinay-sous-Sénart
(Essonne), sont des couples de jeunes lesbiennes victimes, en juin et
juillet derniers, d'injures, de harcèlement, de violences physiques
pour certaines d'entre elles.
Leurs agresseurs sont des garçons très jeunes, agissant en bande pour
se donner plus de courage. Ils se conduisent comme des petits machos,
traitant les femmes comme des objets sexuels, projetant leurs fantasmes
sur elles, en raison d'une orientation sexuelle différente de la leur.
Ces garçons sont le fruit d'une société hétéropatriarcale autocentrée
dont on ne peut que déplorer les ravages.
Ces violences n'ont que trop duré. Les seules réponses possibles sont
l'éducation, la prévention qui doit être dispensée dans tous les établissements,
relayées dans les familles, et en dernier recours la répression. Il
n'est pas acceptable que se soient les victimes qui déménagent en
urgence en cas d'agression, comme cela a été le cas pour ces couples
de lesbiennes. Il faut renverser les situations, ce sont les agresseurs
qui doivent être éloignés, pas les victimes.
Combien y a-t-il d'agressions envers les lesbiennes et les femmes trans
en France, chaque année ? Nul ne peut le dire, car les cas ne sont pas
officiellement comptabilisées. Alors que l'on sait utilement que
675.000 femmes ont été victimes de violences lors des deux dernières
années, de la part de leur compagnon, ou d'un autre membre de la
famille.
Comment les pouvoirs publics peuvent-ils efficacement combattre la
lesbophobie et la transphobie quand ces agressions ne sont pas
comptabilisées pour ce qu'elles sont ?
Le fichier de police État 4001 (non liberticide), qui codifie et
recense les types d'infractions et de délits, ne prévoit aucun code
propre aux agressions lesbophobes et transphobes, pas plus qu'homophobes
d'ailleurs, lors d'un dépôt de plainte.
Quazar, à l'instar d'autres associations, demande qu'un code spécifique
soit alloué en cas d'agression à raison de l'orientation sexuelle de
la victime, et en fonction de son sexe et de son identité de genre.
Mercredi 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination des
violences à l'égard des femmes
A l'appel des associations et institutions angevines*, prenant une part
active au combat pour l’élimination des violences à l’égard des
femmes, Quazar a participé samedi 21 novembre dernier à une cérémonie
devant le palais de justice d'Angers. Après les prises de parole émouvantes
des associations, de Catherine Besse, adjointe au maire d'Angers, et de
Marie-Claude Caillaud, déléguée aux droits des femmes et à l'égalité,
la lecture des prénoms des 156 femmes mortes sous les coups de leur
conjoints (hétérosexuels) en 2008 s'est poursuivie avec autant de
fleurs blanches déposées sur les marches du palais de justice, avant
une minute de silence.
Les 80 personnes présentes ont été invitées à assister à la table
ronde : Toutes les violences faites aux femmes, quelles réponses
? organisée mercredi 25 novembre, à 14h30, par les
associations* en partenariat avec la Faculté de droit, d'économie et
de gestion d'Angers. Au cours de cet échange avec les professionnels du
droit et de la justice, le public et les associations pourront partager
leurs expériences et revendications.
Quazar appelle ses adhérents et le public à venir participer au
programme complet**.
* L'AAVAS (Accueil, aide aux victimes d'abus sexuels), le CIDFF
(Centre d'information sur les droits des femmes et des familles),
l'Espace Femmes, le Planning familial, Quazar, SOS Femmes, la Délégation
aux droits des femmes et à l'égalité, la Mission locale angevine.
** En pièce jointe >>
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