Infos VIH/SIDA


      Nous continuons avec Pierre ABGUEGUEN, médecin dans le service des maladies infectieuses du CHU d’Angers, cette rubrique autour de questions relatives au VIH/SIDA et autres IST. Vous pouvez participer à cette rubrique en posant vos questions, via l’email de Quazar ou le courrier postal.

      Quazar : Que faire en cas d’une prise de risque (accident de capote ou rapport non protégé) ?
      Pierre Abgueguen : Pendant les heures ouvrables, il faut se rendre à l’hôpital de sa ville, dans le service qui prend en charge les patients VIH (à Angers, c’est le service des maladies infectieuses du CHU ; dans d’autres villes, demander le médecin référent pour le VIH). En dehors de ces heures, se présenter au service des urgences. Aux urgences, on vous délivrera un kit de 3 jours de traitement préventif et on vous demandera de vous rendre dans les 3 jours au service qui prend en charge les patients VIH, pour y rencontrer un médecin. En effet, seuls ces médecins pourront juger si un traitement préventif vis-à-vis du VIH/SIDA est nécessaire en fonction du risque pris. Première hypothèse : votre partenaire est séropositif. Dans tous les cas ou presque, un traitement préventif est nécessaire. Deuxième hypothèse : vous ne connaissez pas le statut sérologique de votre partenaire. Il est alors souhaitable qu’il puisse se présenter avec vous afin de bénéficier d’un dépistage en urgence et d’évaluer ses propres prises de risque récentes. C’est malheureusement le cas le moins fréquent. Le plus souvent, nous n’avons pas la possibilité de connaître ce partenaire, d’où une évaluation précise de la prise de risque avec le patient (fellation, pénétration, multipartenariat…). Ce traitement préventif, qui comporte plusieurs molécules actives sur le VIH, permet de réduire le risque de transmission d’environ 80%. Il est nécessaire de le débuter le plus précocement possible après la prise de risque et au plus tard dans les 48 heures, ce traitement préventif n’ayant pas d’utilité au delà de ce délai. Il est prescrit pour une durée d’un mois. Actuellement à Angers, il comporte 3 comprimés, et peut provoquer des effets indésirables nécessitant un suivi (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales, maux de tête, anémie, etc.). Ces effets indésirables ne sont pas anodins, c’est pourquoi, ce traitement est prescrit seulement quand le médecin l’estime nécessaire. Bien sûr, une surveillance sérologique du patient est indispensable. Une sérologie initiale est réalisée puis plusieurs sérologies à intervalles réguliers, mais ça n’est qu’après 3 mois que l’on peut savoir de façon définitive son statut sérologique. En cas de traitement préventif, la réponse est légèrement différée, et n’est possible que 3 mois après la fin de ce traitement.

propos recueillis par Jérémie
juillet 2003