On a presque du mal à suivre l'activité papale : comme dans le grand magasin parisien " La Samaritaine ", il se passe toujours quelque chose au Vatican. En décembre, Benoît XVI partait en croisade contre les impies qui voulaient dépénaliser l'homosexualité dans les pays paradisiaques où l'on sait encore séparer le bon grain de l'ivraie. En janvier, il accueillait dans son église les enfants perdus de l'intégrisme : affaire interne à la religion catholique, me direz-vous ? Oui, sauf que ces émules de Mgr Lefebvre sont très liés à l'extrême-droite (certains nient la Shoah), leur réhabilitation est donc un acte politique clair. En février, Benoît XVI, décidément en forme, nomme évêque un curé autrichien qui s'était fait remarquer en 2005 par l'étonnante clairvoyance de ses propos : notre saint homme ayant découvert que la gay pride de la Nouvelle-Orléans devait se dérouler 2 jours après le passage du terrible ouragan Katrina, il en conclut que Dieu a ainsi puni les homosexuels et la ville qui les accueillait ! Que nous réserve Benoît XVI pour les prochains mois ? Dieu seul le sait, et encore : quand on lit dans la bible la parabole intitulée " le bon samaritain ", on peut constater qu'il a une piètre opinion sur les religieux qui le servent.

¤ Bernard Moreau
mars 2009