A la mi-mars, Nicolas Sarkozy a annoncé un projet de loi sur un " statut du beau-parent " pour la fin du mois. Il l'avait déjà fait l'année dernière sans qu'il y ait de suite immédiate. Il est vrai que se statut lui permettrait de clarifier sa situation personnelle, pas simple à ce sujet.
Le but de ce projet est de " reconnaître des droits et devoirs aux adultes qui élèvent des enfants qui ne sont pas les leurs. " L'intervention du chef de l'Etat ne mentionne pas les familles homoparentales, ce qui explique la prudence de l'APGL, Association des Parents Gays et Lesbiens et des autres associations LGBT. Seule GayLib, l'association gay membre de l'UMP, semble y croire. Daniel Borrillo, juriste, craint quant à lui un nouvel " apartheid " pour les homosexuels.
Dès le départ, sans attendre la publication du texte, le collectif Catholiques En Campagne et le député du Nord Christian Vanneste se déclarent hostiles à ce projet, sans oublier la réaction du Front National qui dénonce " un texte annonciateur de toutes les dérives. "
Christine Boutin, qui ne pouvait pas rester silencieuse, s'élève contre " une façon détournée " de reconnaître l'homoparentalité et demande un débat avec Nadine Morano, secrétaire d'état à la famille, qui défend le projet. Celle-ci refuse tout débat, confortée par Nicolas Sarkozy qui déclare au Conseil des Ministres : " Quand on n'est pas content, on s'en va ", tenant en privé des propos beaucoup plus " fleuris " rapportés par le Canard Enchaîné : " Elle me fait… cette Boutin. Quand on n'est pas content, on se casse ." Tiens, ça rappelle quelque chose…
Dans la foulée, les députés UMP Vanneste et Nesme et le MPF (de Villiers) accusent le " lobby homosexuel " de vouloir imposer l'homoparentalité. Lequel J.-P. Nesme, député UMP de Saône-et-Loire en profite pour relancer son Entente parlementaire de députés UMP / UDF hostiles aux droits des homosexuels, créée en 2006, qui avait fait exclure les familles homoparentales du rapport de l'Enquête Parlementaire sur la Famille présenté par Valérie Pécresse la même année. 
Pour calmer son monde, Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a déclaré : " Si on avance masqué " sur un sujet comme l'homoparentalité, le parti " sera perdant " au sein de son électorat. En attendant, un groupe parlementaire a été créé pour étudier le projet. 
Lors des débats à l'Assemblée, verra-t-on Christine Boutin brandir la Bible et pleurer dans l'hémicycle comme elle l'avait fait dix ans plus tôt lors des débats sur le PaCS ? Quoiqu'il en soit, certains estiment déjà que la messe est dite… 

¤ Jacques Guiton
avril 2009
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