La prochaine Gay Pride n’aura pas lieu à Téhéran
La Journée mondiale contre l'homophobie, le 17 mai dernier, est l'occasion de saluer le courage de celles et ceux qui se battent pour les droits des LGBT dans des pays où ils risquent leur vie, comme en Iran les militants de l'association IRQO.
L'obscurantisme n'a pas toujours régné en Iran : c'est la patrie d'Avicenne, brillant philosophe et médecin il y a dix siècles, c'est le premier berceau des " Mille et une nuits ", contes originellement imprégnés de volupté et d'érotisme. Aujourd'hui dans ce pays tout est contrôlé par les religieux musulmans, y compris la vie intime. Les lois, très largement inspirées de la charia (loi islamique), codifient les obligations et les interdictions jusqu'au lit conjugal (forcément hétérosexuel !). Et la charia détaille avec un goût certain du sadisme les tortures infligées aux dangereux délinquants.
L'an dernier, Ahmadinejad, le fringant président de la république islamique d'Iran, affirmait devant des journalistes américains
qu'il n'y avait pas d'homosexuels dans son pays. Le code pénal iranien comporte pourtant 31 articles décrivant dans le détail les actes homosexuels répréhensibles (baisers, " frottement des cuisses ou des fesses ", sodomie …) et les punitions prévues pour chacun de ces actes.
Les ayatollahs-juristes iraniens ont tout de même de sacrés fantasmes, écrire de telles horreurs dans un pays où personne ne s'adonne à ce genre de pratique !
Sur la scène internationale l'Iran, nation riche et puissante, apparaît de plus en plus comme le leader d'un groupe de pays qui ont en commun le totalitarisme (politique ou religieux), le rejet de tout ce qui est jugé " occidental ", la volonté de reconquête de leurs anciennes zones d'influence (y compris dans les Balkans européens), et … l'homophobie d'état ! Ne nous étonnons pas si la Gay Pride de Téhéran est remise à plus tard …
¤ Bernard Moreau
juin 2009
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