Cholet : un jeune Quazarien agressé dans un internat
L'agression à caractère sexuel et homophobe risque d'être classée sans suite par le Parquet
Les faits remontent au 12 janvier dernier. Éric *, notre adhérent encore mineur à l'époque des faits, qui avait intégré le Lycée de la Mode à Cholet, a été agressé par plus d'une dizaine d’internes à l'aide d'un godemiché et en raison de son orientation sexuelle.
Ce soir-là, Éric essuie des réflexions à caractère sexuel de la part de ses camarades de chambrée durant l'étude, avec une réaction molle du surveillant. Après le repas, tous se joue dans la chambre dans laquelle Eric voit débarquer plus d'une dizaine d’internes qui vont assister et participer à une agression des plus dégradantes. « Alors comme ça, tu aimes sucer », « Viens sous la douche, je vais te prendre » s'ajoutent à d'autres gracieusetés du genre. Éric opte d'abord pour une stratégie participative pour éloigner l'intérêt de ses agresseurs puis lorsqu'un de ses camarades de chambre sort un godemiché, il s'enferme en lui-même, dans son duvet. Il reçoit le sextoy en pleine figure à plusieurs reprises. Ne voulant plus réagir, il déclenche la foudre des participants qui renversent son matelas et le sortent de son duvet. Comprenant qu'une issue inéluctable se profilait pour lui, Éric ne doit son salut qu'à un élan de fuite, s'emparant instinctivement du godemiché comme pour apporter la preuve. |
En caleçon dans l'internat sans surveillant
Eric se retrouve alors en plein hiver, vêtu d'un seul caleçon, à dévaler quatre étages sans trouver le moindre surveillant. Le gardien au rez-de-chaussée sera son seul secours avant qu'une CPE ne lui trouve une chambre pour la nuit. Le lendemain matin, convoqué par sa CPE, il lui remet le sextoy et il reçoit de vagues excuses de ses camarades. Suite à quoi la CPE lui conseille de rentrer chez lui et qu'on le rappellerait lorsque l'enquête interne serait terminée. A l'annonce de son départ, l'un de ses camarades de chambre le menace clairement s'il revient. Depuis, il n'a pas réintégré le Lycée de la Mode de Cholet parce qu'il n'a pas obtenu de réponse satisfaisante de la part du proviseur suite à ses deux courriers, n'ayant toujours aucune proposition de réintégration de ce dernier plusieurs semaines après. |
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Une plainte refusée à Monplaisir
De retour chez lui, Éric va porter plainte au commissariat de son quartier et essuie un refus, au prétexte qu'elle serait classée sans suite parce qu'il n'y a pas de faits homophobes. Aussitôt, Quazar alerte la Délégation aux victimes locale et du ministère de l'Intérieur et sa plainte est prise dans les deux heures. Depuis le parquet Angers a mis un mois et demi pour demander une enquête à Cholet. Sans que les enquêteurs n'organisent de confrontation, Éric c'est vu signifier mi-juin que s'il ne pouvait donner les noms exacts de ceux qui lui avaient craché dessus, l'affaire serait classée sans suite. |
La réponse décevante de l'Éducation Nationale
Quazar après avoir reçu les réponses à ses courriers au recteur de l'académie de Nantes et du ministère de l'Éducation Nationale, n'a pu que regretter que tous condamnaient ces actes mais attendaient le résultat de l'enquête sans jamais s'émouvoir de l'exclusion de fait de l'établissement de la victime. Devant cette situation, Quazar a demandé et obtenu un rendez-vous avec le proviseur en présence d'Éric. Les réponses jugées insatisfaisantes par Éric, quant à sa sécurité en cas de retour, l'ont forcé à décider de quitter le lycée. Le proviseur nous a confirmé qu'aucune sanction n'avait été prise contres les agresseurs. Quazar, qui a accompagné Éric, à sa demande, pose le constat que la manifestation de la vérité a été beaucoup trop lente de la part du parquet et des enquêteurs. Qu'une agression à caractère sexuelle puisse être classée sans suite est inacceptable pour Quazar. En conséquence, nous avons aidé Éric à trouver un avocat pour défendre ses intérêts et Quazar compte bien dénoncer les manquements dans cette affaire. |
¤ Stéphane
Corbin
juillet 2009 |