Les droits des personnes homosexuelles et transgenres, là où ils existent, sont des acquis fragiles, à la merci d’un changement politique toujours possible. L’Europe, en ce domaine, tente d’imposer à ses états membres des directives et lois qu’ils sont censés respecter. Mais rien n’est simple et une Europe à plusieurs vitesses s’est installée à la faveur de l’élargissement de la communauté européenne. 
Globalement, les pays de l’Europe du Nord appliquent ces textes qu’ils ont même souvent précédés et inspirés. Les pays de l’Europe du Sud, à contrario, sont beaucoup plus lents à s’y adapter, à l’exception notoire de l’Espagne.
Entre les deux, la France, l’Allemagne et surtout l’Autriche prennent leur temps en s’y conformant pour l’essentiel sans plus...
Mais là où tout (ou presque) reste à faire, c’est en Europe de l’Est, dans les pays issus il y a vingt ans du bloc communiste où la moindre évocation de droits élémentaires pour les personnes LGBT se heurte à un déchaînement de haine et de violence poussé par les intégrismes nationalistes et religieux.
Dans ces pays, sans exception notable, la moindre manifestation de visibilité homosexuelle est confrontée à des menaces et des violences qui souvent en provoquent l’interdiction comme à Moscou, l’annulation comme à Belgrade, la fin prématurée comme à Sarajevo ou une faible participation comme à Budapest. Quand elles ont lieu, ces manifestations sont souvent le théâtre de contre-manifestations avec des débordements de haine imbécile et doivent se dérouler sous forte protection policière.
En France, chaque année, a lieu une quinzaine de Lesbian & Gay Prides et de Marches des Fiertés LGBT qui drainent un nombre de participants croissant d’une année à l’autre sans se heurter à une hostilité de principe des autorités locales. Ce qui n’empêche pas certaines tracasseries ou mesquineries comme à Metz où la municipalité avait interdit le centre-ville à la Gay Pride sous divers motifs alors qu’elle l’autorisait à d’autres manifestations dans les mêmes conditions, attitude dénoncée par la Halde qui y voit une discrimination pure et simple.
Dans le monde, ces droits subissent le chaud et le froid. Décriminalisation de l’homosexualité peut-être pour bientôt en Inde, pénalisation galopante en Afrique, exécutions sommaires et tortures en Proche-Orient islamiste, progrès en Chine... Les droits des homosexuels sont réellement à plusieurs vitesses, y compris la marche arrière... 

¤ Jacques Guiton
octobre 2009
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