Souriez, on nous fait le portrait 

Pour commencer, une bonne nouvelle : nous sommes tous riches (Eric, tu sais désormais comment renflouer les caisses de Quazar !) Notre ami Zemmour a également révélé que nous vivons dans les quartiers chics de Paris, et que nous occupons les bonnes places dans les sphères du pouvoir. Le coup d'état homosexuel est pour demain ! 
Pour parvenir à nos fins, nous possédons des armes diaboliques. M. Wagner, prêtre autrichien, a découvert que c'est nous qui avons provoqué le terrible ouragan Katrina et semé la mort à La Nouvelle Orléans. D'ailleurs une voix courageuse, celle de M. Vanneste, s'élève pour alerter le monde : les homosexuels sont une menace pour la survie de l'humanité. Nous sommes des aliens, Attila à nos côtés aurait l'air d'une drag-queen …
Comment voulez-vous dans ces conditions attirer la sympathie des gens ? Quand on nous agresse, c'est de notre faute, sermonne M. Ratzinger, pape de son état. Il a bien raison : notre seule présence sur cette terre est une véritable provocation. D'ailleurs nos agresseurs font oeuvre de salut public : ne sommes-nous pas, selon M. Longuet, proches de la pédophilie, et de la zoophilie selon M. Myard ? On comprend pourquoi M. Lellouche veut nous stériliser !
Hélas notre vie sur terre est une longue quête d'un amour impossible. Impossible parce qu'il ne peut pas y avoir d'amour entre deux personnes de même sexe. C'est un spécialiste incontesté de la chose qui l'affirme catégoriquement, M. Anatrella. Ce psyprêtre voit au plus profond de notre âme : nous sommes narcissiques et si nous voulons la reconnaissance du couple homosexuel et de la famille homoparentale, c'est juste pour satisfaire un égo démesuré. Heureusement notre maman à tous, Christine Boutin, nous aime parce qu'on souffre beaucoup, et Christine aime ceux qui souffrent ; c'est pour cela qu'elle ne veut pas que ça change pour nous : si on ne souffre plus, Christine perdra son boulot de mater dolorosa. 
Le coup de pinceau final est l'œuvre d'un grand artiste, Philippe de Villiers : quand nous nous pacsons, c'est le retour à la barbarie. Dieu merci, les barbares n'ont pas réussi à s'emparer du mariage !
Maintenant, il est temps de lever le voile sur le tableau si gentiment brossé par nos amis pour admirer le résultat final : un monstre qui ferait passer Frankenstein pour le petit frère de Brad Pitt. 
Si vous ne vous reconnaissez pas dans ce portrait, c'est que vous n'êtes pas homosexuel. 

¤ Bernard Moreau
novembre 2009