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Sida et lieux de sexe : la vérité des chiffres 

 

 

Une enquête de l'Institut national de veille sanitaire et de l'Agence nationale de recherche sur le sida vient d'avoir lieu - d'avril à juin - avec la participation du Syndicat national des entreprises gays. Les résultats viennent de tomber. 
886 participants rencontrés dans 9 saunas ou backrooms et 5 bars parisiens ont accepté de répondre à un questionnaire et de donner un prélèvement sanguin pour recueillir des données biologiques concernants le sida et les hépatites. Pour la première fois, on a pu corréler les données biologiques et les déclarations des personnes.
Ainsi 157 personnes sur 886 se sont avérées séropositives soit 31 de plus que ce qui avait été déclaré. Ces dernières qui méconnaissaient leur statut sérologique se sont révélées plus jeunes que celles qui le connaissaient, même si 61% (de ces 31) avaient fait un test dans l'année écoulée.
L'incidence de l'épidémie est donc forte parmi la population qui fréquente ces lieux commerciaux, puisque 18% des clients sont séropositifs et ce chiffre apparaît en hausse, si l'on considère ceux dont on a découvert la séropositivité à l'occasion de l'enquête. Ceci s'explique sans doute en partie par le fait que 57 % des séropositifs ont déclaré avoir eu au moins une pénétration anale sans préservatif ces douze derniers mois.
C'est tout l'enjeu de cette enquête et de la prévention. Comment se protéger si on a le sentiment qu'on est tous déjà séropositifs ? L'enquête indique que dans les backrooms, les saunas et les bars parisiens, 82 % des clients sont séronégatifs. Il convient de le rester. Le préservatif n'est pas un objet ringard. Contrairement à la tendance qui serait de l'oublier, il est de plus en plus nécessaire. Stoppons l'épidémie. 

¤ Laurent Ferron 
décembre 2009