Edito

 


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Du pain sur la planche

 

Les mois qui passent imposent une évidence : les homosexuels sont l’objet de beaucoup d’attentions, favorables dans certains cas, hostiles dans d’autres cas, hélas plus nombreux.
D’un côté, des pays d’Europe de plus en plus nombreux et certains états d’Amérique latine autorisent le mariage homosexuel. De l’autre, certains pays d’Afrique et d’Europe de l’Est votent des lois pénalisant l’homosexualité. Même s’il se produit certains reculs stratégiques sous la pression internationale, il n’en demeure pas moins que les homosexuels sont jetés en pâture par des gouvernements et des parlements sans scrupules à des populations exaspérées par les difficultés qu’elles rencontrent au quotidien, dans un contexte de grande pauvreté et de corruption généralisée.
Et l’on remarque encore et toujours le rôle joué par les religions dans ces comportements d’exclusion. Les missionnaires et évangélisateurs de tout bord font sans relâche un travail de bourrage de crâne auprès de ces populations vulnérables et crédules. Contrairement à ce qu’ils affirment, ce n’est pas l’homosexualité qui vient des pays développés, c’est l’homophobie, répandue avec soin par ces religieux au nom de principes divins bien sûr, ce qui évite toute autre explication...
Dans les temps antiques, toute notion de péché et d’homosexualité était inconnue. L’avènement des grandes religions monothéistes a mis “bon ordre” à cette civilisation de “décadence” décrite avec minutie par les bandes dessinées de Jacques Martin qui vient de décéder, laissant orphelins ses héros Alix et Enak qui incarnent si bien dans leurs aventures un couple de garçons à la façon antique, sans tabous. 
En France, même si l’homophobie officielle est plus feutrée que dans les pays cités ci-dessus, elle est tout de même sous-jacente dans certaines décisions négatives récentes ou à venir concernant l’homoparentalité, l’adoption, l’assistance médicale à la procréation, la gestation pour autrui... pour lesquelles les représentants des religions ont été très écoutés, et qui installent notre pays dans un immobilisme soigneusement entretenu à des fins électorales. 
Les associations membres de la Fédération LGBT réunies à Angers fin janvier savent qu’elles ont et auront encore beaucoup de travail à accomplir pour tenter de faire évoluer les droits des personnes lesbiennes, gays, bi et trans de ce pays vers plus d’égalité. Quazar s’inscrit dans cette perspective de continuité dans l’action en s’associant à des réflexions sur le suicide et les nouvelles parentalités et en organisant la 11e Lesbian & Gay Pride d’Angers le 5 juin 2010. Bref, il y a encore et toujours du pain sur la planche.

¤ Jacques Guiton
février 2010
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