La politique plus présente que jamais à la troisième Gay-Pride


Les Soeurs de la perpétuelle indulgence, véritables « chiennes de garde » de la communauté homosexuelle ont provoqué une réaction d'indignation de la part d'un petit groupe de jeunes catholiques, place Imbach

Les 600 participants à la troisième Gay Pride d'Angers ont sillonné les rues dAngers hier après-midi
La troisième « Gay-Pride », fête des homosexuel(les) d'Angers et de la région, a rassemblé 600 personnes hier dans les rues de la ville. 600 « homos » visiblement très concernés par l'émergence du Front national.

« C'est la première fois que je participe à la Gay-Pride dAngers. Je n'en avais pas éprouvé le besoin jusqu'alors. Je suis bien dans ma peau, je vis ma sexualité le plus normalement du monde, mais la présence de Le Pen au second tour de la présidentielle et son cortège d'homophobie m'ont décidé à me battre. La peur renaît chez certains d'entre nous. C'est très net ». Christian est venu de Cholet, et comme pour beaucoup des 600 gays et lesbiennes qui ont pris part au défilé, les événements récents l'ont fait réagir.
Jamais d'ailleurs depuis la naissance de la manifestation à Angers, elle n'avait été aussi empreinte de politique. Les formations de gauche, du parti socialiste aux Verts, en passant par le parti communiste y vont bien sûr chaque année de leurs déclarations de sympathie, mais force est de constater qu'elles ont pris cette année une signification plus forte. Cela n'a pas empêché les débordements de couleurs, de musique et de bonne humeur. Au chapitre de l'excentricité, la présence des « Soeurs de la perpétuelle indulgence », sorte de « chiennes de garde » de la communauté homosexuelle, fait toujours son effet, même s'il n'est pas du goût de tout le monde. Un groupe de jeunes catholiques a marqué sa désapprobation place Imbach. « Je n'ai rien contre les homosexuels, mais ils tournent en dérision la religion, et cela, je ne l'accepte pas », expliquait l'une des jeunes opposantes. Un dialogue s'est engagé mais il est resté parfaitement stérile. Les jeunes catholiques ont d'ailleurs levé le camp, pendant que les représentants des associations gays et lesbiennes affirmaient haut et fort leurs revendications: « L'extrême droite et les mouvements catholiques n'ont pas le monopole de la famille », clamait notamment l'un d'eux, « l'ennui, c'est qu'on nous empêche de fonder une famille ». La Gay Pride angevine s'est achevée hier soir par une gigantesque fête au Chabada.

Le Courrier de l'Ouest, 26.05.2002