Gay, gay, et joie de vivre !


Ils ont mis « le feu à la rue », samedi à Angers.

Bonne humeur et spectacle haut en couleurs
La " lesbian et gay-pride " d'Angers a réuni 600 homosexuels et sympathisants de cette communauté, venus de toute la région, samedi. Politique et joyeux défilé au programme.

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N va mettre le feu à la rue ! Au départ de la place de la cathédrale, le ton est donné. La « lesbian et gay-pride » de ce 25 mai à Angers peut commencer. Avec ses travestis, ses « soeurs de la perpétuelle indulgence » ses jeunes aux vrais ou faux décolletés provocants, au maquillage qui se veut voyant, au « look » choquant pour le commun des mortels. Avec ses deux scènes roulantes, ses ballons multicolores. Un défilé sonore, haut en couleurs, qui se nourrit de ses extravagances et de slogans revendicatifs. « Mot d'ordre » 2002 ? « Liberté d'aimer, égalité des droits, fraternité sans homophobie ».
    Le mouvement Quazar, « cultures et libertés homosexuelles Angers », lancé en 1993, appelait à manifester, pour cette troisième « gay pride » régionale en Anjou, pour « marcher contre l'intolérance, le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie ». Car la politique était également de la tête. Avec pour cible l'extrême-droite, le FN, et en toile de fond la présidentielle passée, les législatives à venir. Avec la présence de partis de la gauche, dont PS, Verts, PC.
    Les organisateurs annonçaient 900. Ils étaient 600 à défiler dans les rues, samedi, venus du département mais aussi des grandes villes voisines, dont Nantes, Le Mans. Ambiance joyeuse, festive, propre à la marche « lesbienne, gay, bi, trans ». Mais la fête ne doit pas faire d'ombre au discours de fond, « parce que vivre sa sexualité sans pression, dans un cadre familial, amical et professionnel est un combat quotidien ». Cette communauté veut « les mêmes droits et avantages sociaux au travail, l'égalité devant l'impôt, pouvoir adopter et offrir un foyer à un enfant ».
    Cette marche s'inscrivait dans le cadre d'une quinzaine, du 13 au 26 mai, avec « soirée officielle » samedi au Chabada, qui venait conclure deux semaines donc de débat, projection, théâtre, exposition. Avec la participation de bars, restaurants, discothèques, saunas, salles de spectacles, car tout un commerce s'est également organisé autour de la communauté homosexuelle afin de répondre à son attente. « Quazar, c'est aussi bien d'autres activités, conviviales, militantes : expositions, randonnées, bowling, etc. » explique son président, Aurélien.

La Nouvelle République, 27.05.2002