Les petits-papiers

Angers
Quazar ze niouzes


Quazar ze niouzes, ou "Le QZN" pour les intimes. Depuis huit ans, ce petit quatre pages angevin joue le rôle de garde-fou local. Dans le collimateur du fanzine, il y a eu notamment "la" librairie d'Angers, la librairie Richer. "Les magazines gay et lesbiens y étaient cachés avant d'être renvoyés comme invendus", explique Jean-Luc Viala, le directeur de publication du QZN. Alors, les homos d'Angers ont décerné le Dinosaure d'or. Cette bête précieuse, créée par le fanzine, est un prix annuel décerné à la personnalité la plus homophobe de la ville. Le QZN, un pavé dans la mare locale? Pas seulement. Selon Franck Tarin, le maquettiste, "c'est d'abord un pont vers les homos qui se cachent". Confirmation de Gaëlle, 24 ans, une ancienne militante de l'association nantaise Si Maman savait, qui a longtemps cherché des réponses dans ce petit journal. "C'est le premier magazine gay que j'ai lu. C'était important d'avoir des référents. Ca voulait dire: d'autres homos vivent ici, et ils s'expriment." La rubrique la plus lue? L'agenda des lieux gay. "C'est comme ça que j'ai connu mon association. Ca m'a servi de passerelle", reconnaît Gaëlle.
"C'est d'abord un pont vers
les homos qui se cachent."
Mais le QZN agace parfois. La forme d'abord. De l'avis quasi général, trop serré, écrit trop petit. Sur le fond, certains lui reprochent de livrer du prêt-à-penser. C'est le cas de Sophie, ex-lectrice: "En gros, ce n'est qu'un billet d'humeur." Réponse de Jean-Luc, en forme de timide mea culpa: "C'est difficile de garder des distances alors qu'on bouillonne devant son clavier." Le QZN dans dix ans? "Une publication en couleurs, ça serait le rêve", affirme Jean-Luc.
Manuela Rios


l'agenda de TÊTU, octobre 2001