Communiqué de presse

Lundi 29 juin 2009

Non au sexisme et à la lesbophobie à Segré ! 
Ces fléaux sociaux doivent être réellement combattus par les pouvoirs publics

Signez la pétition de soutien à Jessica et Virginie >>

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A Segré, ville du Maine-et-Loire de 7 000 âmes, un couple de lesbiennes a été insulté, menacé puis intimidé par des tirs d'arme avec des balles à blanc en raison de son orientation sexuelle en août 2008. Puis leurs agresseurs, les mêmes jeunes, parfois mineurs, ont récidivé en ce début du mois de juin, en se déchaînant à de multiples reprises sous le balcon des deux jeunes femmes, place de la République, en plein centre-ville. 

Des citoyennes et des citoyens de Segré, des Angevines et Angevins, manifesteront leur soutien à Jessica et Virginie et appelleront leurs amis à manifester avec eux mardi 30 juin, à 18h30 depuis la place de la République en direction de la Mairie. Nous ne tolérons pas que deux habitantes de Segré, des citoyennes sans histoire, soient agressées par des jeunes en bande (les Segré Nique Tout), uniquement en raison de leur sexe et de leur orientation sexuelle. 

Nous dénoncerons ces faits ignobles et lâches. Le sexisme et la lesbophobie (la haine envers une femme en raison de son orientation homosexuelle) sont des fléaux sociaux qui ne reflètent pas le vivre-ensemble dans le Segréen. 

Malgré une première condamnation en novembre 2008, ces jeunes ont eu un sentiment d'impunité totale en raison d'un manque de réactivité des forces de gendarmerie et des pouvoirs publics qui doivent travailler de concert à notre sécurité. MM. Gilles Grimaud, maire de Segré, et Laurent Olivier, sous-préfet de Segré ont tous deux, rappelons-le, un pouvoir discrétionnaire de police et de maintien de l'ordre dans leur ville et sur la voie publique, qu'ils n'ont pas utilisé suffisamment tôt. Nous appelons également la gendarmerie a beaucoup plus d'attention et de discrétion vis à vis des nouvelles coordonnées des deux victimes dans les enquêtes en cours. 

Les faits sont têtus Aujourd'hui, Jessica et Virginie ont dû quitter Segré pour retrouver la tranquillité, aidées par la mairie pour leur déménagement. Symboliquement, cela signifie : 
- que la ville de Segré, en notre nom, aide les lesbiennes à mieux quitter son territoire plutôt qu'à les y maintenir, 
- que ce sont les victimes qui doivent partir face aux fauteurs de trouble ! 
C'est intolérable pour nous qui sommes attaché(e)s au valeur d'égalité des citoyennes et à la lutte contre toutes les formes de discrimination. 

Nous attendons des pouvoirs publics qu'ils deviennent des acteurs efficaces de cette lutte avant que des agressions en récidive comme celles vécues par Jessica et Virginie n'atteignent une telle ampleur. Nous réfutons toute fatalité. A Segré, il y a eu une accumulation de faits gravissimes envers Jessica et Virginie, rendue possible faute de réactivité. 

Cela pose la question évidente de l'éducation reçue par ces jeunes dans leurs familles et pendant leur cursus scolaire. N'attendons pas que ces jeunes, pour qui le sexe est un enjeu de domination sur les femmes, soient les hommes qui insultent et battent les femmes. Rappelons qu'en France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups d'un mari ou d'un compagnon. 

Pour que des insultes lesbophobes et sexistes comme celles proférées par ces jeunes - «Bande de sales gouines, descendez!», «Viens sucer ma queue», «Je vais te la mettre dans le cul, tu vas aimer» - ne soient jamais monnaie courante à Segré, nous avons des propositions concrètes à faire à MM. Grimaud et Olivier en matière de prévention et d'alerte. C'est pourquoi nous leur avons demandé rendez-vous afin d'obtenir aussi des explications sur le suivi social de ces jeunes et sur les lieux de socialisation sur Segré. Quels futurs citoyens seront ces jeunes ? Quels citoyens notre société leur permet-elle de devenir ? 

Nous, participantes et participants à cette manifestation publique, renouvelons notre attachement personnel à Jessica et Virginie dans leur quotidien et pour le difficile combat judiciaire qui s'ouvre devant elles. Quazar, Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans d'Angers, les accompagne après leur avoir trouvé un avocat pour prendre en main les procédures en cours. Cette association se constituera également partie civile au procès, avec leur accord. 

Le sexisme et la lesbophobie, au même titre que toutes les autres formes de discrimination, n'ont leur place nulle part dans notre démocratie, y compris à Segré ! 

Les signataires
- SOS Femmes 49 
- Association Planning Familial Angers - Catherine Battreau - 02 41 88 70 73 
- Ligue des Droits de l'Homme - Jean-Claude Lijour - 02 41 92 25 26 
- Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples 49 - Thomas Carsenti - 06 76 64 15 75 
- Nouveau parti anti-capitaliste - 02 41 25 19 10 
- Section du Parti socialiste de Segré - Emmanuel Drouin -
segre.parti.socialiste@gmail.com 
- Quazar, Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans d'Angers – Stéphane Corbin - 06 22 09 09 66 
- Les Verts Segré - Alain Frappin